Réponse définitive à M. Vivier

2ème réponse par mail de M. Vivier
Bonjour Monsieur Rosette,
(Je mets en copie mon adresse personnelle, vous aviez inversé 2 lettres).
J’ai bien lu les documents que vous m’avez envoyé. Sans être spécialiste des arbres, j’ai une assez bonne connaissance des mécanismes du vivant, puisque ma formation initiale est celle d’ingénieur agronome.
Je ne vois pas de contradiction entre l’analyse de Mme Marsilly et les faits rapportés par M. Lafon. Ma seule réserve est qu’on ne peut pas affirmer que les conditions d’installation des ormes et le fait qu’ils aient été touchés par la graphiose n’aient rien à voir. Cette situation les a forcément fragilisés.
Comme vous l’indiquez, l’abattage a eu lieu, ce n’est jamais quelque chose d’agréable à voir, mais on ne peut pas revenir dessus. Je n’ai pas connaissance d’argument juridique dans ce cas précis qui permettrait d’attaquer la Ville.
Comme vous le savez, je suis maintenant avec mes collègues dans l’opposition. Cela me donne une grande liberté et je n’hésiterais pas à m’exprimer si je le pensais juste.
Il y a des compensations à cet abattage sous la forme de nouvelles plantations, de nouvelles surfaces végétalisées, de la création d’aménagements pour les déplacements doux et de l’amélioration des transports en commun. Si je ne me suis pas exprimé dans ce débat, c’est que je n’ai pas participé à l’élaboration détaillée du projet et que je ne peux pas être certain que les arbitrages ont bien tous été faits en faveur de la sauvegarde des arbres. Néanmoins, en fonction de ce que je sais, le bilan me parait « globalement positif ».
Je me félicite par ailleurs que les citoyens soient de plus en plus sensibles au végétal dans la ville, et un reproche qu’on peut faire à la municipalité est d’avoir mésestimé cette sensibilité et de n’avoir pas ou très peu abordé la question des arbres dans les débats préalables au BNG.
Enfin, vous me permettrez d’espérer que votre association portera la même attention aux écosystèmes qui seraient touchés par le contournement sud-ouest. Pour en avoir parcouru le trajet projeté, je peux affirmer que les dégâts seraient d’une magnitude bien supérieure !
Je n’ai pas consulté mes collègues élus, mais je pense qu’ils ne verraient aucun obstacle à une rencontre.
Je vous souhaite une bonne fin de semaine, en espérant que le lancement des travaux BNG n’affecte pas trop votre activité.
Bien cordialement
Réponse Cherbourg Local Motive à mail M. Vivier

Réponse par mail de M. Vivier
Bonjour Monsieur Rosette,
Excusez-moi pour cette réponse tardive, et merci pour vos messages.
Je suis très sensible de façon générale à la place de la nature en ville et, en particulier, je pense que les arbres ont une place très importante dans la transition écologique. J’ai bien conscience aussi que replanter un arbre (bébé) quand on en coupe un déjà en place n’est pas un argument suffisant et qu’éviter la coupe doit être la priorité.
Concernant le projet BNG, je constate que le bilan est quand même largement favorable en termes de végétalisation. N’ayant pas participé à l’élaboration du projet, je ne peux pas cependant être certain que tous les arbitrages ont été faits en faveur des arbres.
Sur la situation de la plupart des arbres coupés (ou à abattre), j’ai néanmoins un témoignage de première main que je vous livre ci-dessous de Patrick Lafon, qui est un ami et était jardinier à la Ville de Cherbourg quand les arbres ont été plantés. Cela va dans le sens d’un avenir difficile pour ces arbres.
Citation de Patrick Lafon (avec son accord) : « ma modeste contribution…j’ai contribué à la fin des années 80 à la plantation de l’avenue Céssart, alors que j’étais jardinier à la ville. Je peux témoigner que les ormes plantés à l’époque, l’ont été dans de mauvaises conditions. A l’époque nous ne disposions pas des moyens mécaniques actuels pour creuser les trous de plantation. Or nous sommes tombés à 60 cms de profondeur sur une ancienne route pavée.Nous avons avec beaucoup de difficultés réussi à dégager à la main quelques pavés pour permettre un développement des racines. Cette opération a dû être exécutée dans la précipitation car nous ne disposions pas du temps nécessaire. Je me souvient qu’à l’époque nous avions critiqué ce qui était » du mauvais boulot »,d’autant plus que que nous avons planté avec la terre existante sur place de mauvaise qualité. Donc il n’ est pas étonnant que la majorité des ormes aient été remplacés depuis. Les mauvaises conditions de plantation n’ ont en outre pas aidé à ce que ces arbres résistent à la graphiose.
En conclusion, les ormes résistants peu nombreux ne semblent pas présenter un grand intérêt à être conservés dans ce contexte. peut être que les tilleuls plantés depuis pourraient être transplantés ( à voir avec les professionnels). »
A la lumière de ces informations, je ne pense donc pas que l’abattage des arbres de l’avenue de Cessart justifie une mobilisation contre le projet BNG.
Bien à vous
Nicolas Vivier
